Trophées 118 du BEC

Le vendredi 13 novembre 2015 restera à jamais gravé dans les mémoires individuelles et collectives par la violence des actes terroristes innommables perpétrés dans la capitale. Alors que de trop nombreuses victimes ont perdu la vie et ont été gravement blessées, alors que les valeurs de notre pays ont été attaquées, les Français sont restés debout, soutenus par le monde entier. Aujourd’hui, c’est d’abord aux familles des victimes que s’adressent toutes nos pensées.

Dans une situation si violente et impensable, difficile de trouver les mots. Chacun exprime ses émotions à sa manière et résiste à la cruauté des attaques avec sa propre sensibilité et ses propres convictions. D’innombrables exemples ont montré combien les Français ont fait preuve de courage et de dignité pour ne pas céder à la peur et pour honorer des valeurs de notre pays que ce soit des valeurs morales, civiques, culturelles ou sportives.

Thomas Bach, le président du Comité International Olympique a été l’un des premiers à réagir :
« … Ce n’est pas seulement une attaque contre le peuple de France et contre Paris, c’est une attaque contre l’humanité et contre toutes les valeurs humaines et olympiques. (…) En cette période sombre, nous devons nous rappeler le pouvoir unificateur du sport, sa capacité à rassembler les peuples et les communautés, à apporter la paix et la réconciliation. Aujourd’hui toutes les personnes de bonne volonté diront d’une même voix : Nous sommes tous Français. »

Dans le monde entier, les terrains, les parquets et les patinoires se sont teintés aux couleurs de la France et ont raisonné au rythme de la Marseillaise.

En France, alors que les manifestations sportives et culturelles ont été annulées en région parisienne dans le cadre de l'état d’urgence, les sportifs de toutes disciplines ont depuis la province apporté leur soutien aux familles de victimes ; dès ce week-end, des sportifs de tous sexes, de tous âges, de toutes confessions religieuses, de toutes couleurs de peau ont choisi leurs armes pour riposter : ils ont chaussé baskets et crampons, enfilé maillots et combinaisons, vissés casques et bonnets, échangés balles et ballons pour répondre aux attaques et défendre nos valeurs. Sans tomber dans le piège recherché de la division et de l’isolement, nombreux sont ceux qui se sont spontanément regroupés  pour faire face car c’est dans la fraternité et la solidarité que nous sommes les plus forts, et les sportifs le savent mieux que personne. Dans les enceintes sportives, de nombreuses images fortes ont marqué le week-end pour répondre aux horreurs de vendredi soir :

- Dans les sports collectifs, sur invitation du Président de la FF Handball, des minutes de silence ont été observées dans tous les matchs organisés en France.

- Au semi-marathon de Beaune, pendant la minute de silence, avant le départ de la course les coureurs se sont tenus main dans la main pour ne faire qu’1  dans ce recueillement collectif. Puis, d’une seule voix, ils ont entonné la Marseillaise.

- La natation n’a pas été en reste. Les nageurs aussi ont souhaité honorer les mémoires des victimes et les valeurs de notre société. 

Il s’est trouvé que l’équipe de ChronoMaîtres était présente à Bordeaux pour les trophées 118 du BEC, dernière étape du circuit fédéral des Maîtres. Malgré le choc et l’émotion que chacun pouvait ressentir, la participation a été massive, volontaire et unanime quant aux raisons. A l’exception des sept membres de l’équipe de France de police et de deux nageurs réquisitionnés en région parisienne, aucun forfait n’a été déclaré. Au cœur des nageurs, nous avons été témoins de l’unanimité et des motivations des nageurs et des bénévoles à être debout derrière les plots : chacun était là  pour ne pas céder face à la terreur, pour rendre hommage collectivement aux victimes de ces attentats, pour défendre les valeurs de notre pays et du sport. L’humanité qui s’est dégagée pendant les deux jours était plus palpable que d’habitude, notamment lors de deux temps forts très poignants :

Le 1^er temps fort s’est tenu à l’ouverture de la compétition, lorsque l’organisateur François Renaudie a pris la parole avec une voix remplie d’émotion pour rendre un vibrant hommage aux victimes. La piscine s’est plongée pendant une minute dans un silence profond. Pas un bruit. Pas un mouvement. A peine le souffle d’une respiration. Toutes les pensées n’ont fait qu’une.

Le 2^e temps fort s’est déroulé le dimanche lors de la remise des récompenses, lorsque la parisienne, finaliste olympique (1984 et 1988) et recordwoman du monde C6 du 100 NL, Marie-Thérèse Fuzzati a demandé le micro pour prendre la parole. Le témoignage de cette immense championne a revêtu un caractère symbolique très fort. La veille, le groupe du CNP était dans un restaurant non loin d’un des lieux des attentats pour fêter un anniversaire, la nuit a été chamboulée et les esprits choqués. Les nageurs parisiens ont pensé à annuler leur déplacement sur Bordeaux. Mais d’un commun accord, ils ont pris la décision de le maintenir pour ne pas céder face à la menace terroriste ni donner raison aux ceux qui souhaitent nous priver de nos libertés et parce que la vie doit continuer coûte que coûte. 

Marie-Thérèse a profité de son intervention pour remercier et féliciter les organisateurs bordelais d’avoir maintenu ces Trophées et porté les valeurs du sport. S’en sont suivis de très chaleureux applaudissements de la part de tous les nageurs envers les organisateurs et pour ce message passé par l’une des leaders de la Natation Maîtres.

Nous reviendrons ultérieurement sur l’aspect sportif de cette réunion et sur les classements finaux du Circuit Fédéral. En attendant, ChronoMaîtres s'associe pleinement au message de Marie-Thérèse Fuzzati envers les organisateurs et pour la symbolique que représentait la tenue de ce rendez-vous en ce week-end. 

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